Se prépare avant la confrontation

Merenwen avait fait route depuis son village, seule. Personne, ni ses parents adoptifs, ni les gens du village, ne l'avait accompagnée lors de son triste et douloureux périple. Tout le monde la détestait, et au fur et à mesure, elle commençait à comprendre que c'était peut-être aussi le cas de ses parents. Ces derniers avaient toujours cru que la fillette qu'ils avaient recueillie n'était qu'une humaine ... un humaine, bien étrange, mais bon. Puis, ils avaient fini par découvrir la vérité, et là, leur comportement changea du tout au tout. Bien qu'ils n'étaient ni bons, ni mauvais avec l'enfant, ils étaient froids et distants ...
La fillette aux allures d'adolescente, parcourait calmement la parc de sa nouvelle résidence. Ce dernier était grand, clair, et bien soigné. Elle qui aimait la nature était servie. Souriant malgré elle devant ce spectacle, elle s'assit dans l'herbe, sous la protection d'un arbre centenaire.

Son petit chat, Cael, vint la rejoindre et s'assit sur la jambes de l'enfant. Tout deux fermèrent leurs yeux, et s'endormir. Meren avait fait un long voyage, et était extrêmement fatiguée. Malgré tout, elle n'avait pas eu le courage de passer par le hall, craignant de tomber nez à nez avec d'autre personne. Les gens ne l'appréciaient guère et à force elle s'y était faite. Et pourtant, quelque chose au fond d'elle-même lui disait que dans cette école ce ne serait pas tout à fait pareil.
Elle n'était qu'à demi-consciente de son statut d'elfe. Pour dire, elle n'en avait jamais rencontré, à part ses parents le jour de sa naissance. Mais ça s'arrêtait là ...

(Après le topic avec Alabrin > Hall d'entrée)

Maureen et Alabrin avaient fini par trouvé leur dortoir et s'y étaient installé rapidement, sur des lits côte à côte. Enfin, pas vraiment, puisqu'ils étaient superposés. Alabrin était en dessous, et Maureen au dessus. Alabrin n'avait pas tenu à aller en haut et Maureen si Enfin, bref, elles étaient installées. La petite Wilkinson avait eu envie d'aller faire un tour dehors mais Alabrin lui avait proposé d'y aller toute seule, elle préferait rester. Elles s'étaient donc donné rendez-vous au repas.

Maureen sortit donc dans le merveilleux parc ou la nature était au meilleur de sa forme si l'on peut dire que la nature a une forme. C'est là qu'elle la vit ; une jeune elfe, une elfe blanche, lui dit son instinct d'elfe. Elle dormait , son chât blotti contre elle. Enfin ça devait être le sien, Maureen connaissait les animaux et un chat pouvait être très méfiant. La petite brunette sourit devant le spectacle. Mais en voyant les traits de la jeune fille, elle s'aperçut qu'elle avait l'air extrémement faible, inquiète, fatiguée. Et ses valises étaient juste derrière, Maureen en déduit qu'elle n'était pas passée par le hall.. elle n'avait peut-être pas eu envie de voir les autres élèves tout de suite. Oui, elle devait être triste à cause de quelque chose de bien précis et n'avait plus envie de voir des gens. Maureen savait un peu ce que c'était, tout le monde déprime un jour ou un autre.

Maureen savait que c'était l'heure du diner, mais Alabrin n'était pas liée à elle a ce point et ça Maureen le savait elle ne lui en voudrait pas. Et puis, elle lui avait dit de ne pas l'attendre si elle retardait beaucoup son estomac. Et elle voulait absolument en savoir un peu plus sur cette jeune fille qui avait l'air malheureuse à souhait - et si possible, lui venir en aide.

Comme bien souvent durant ces petites siestes improvisées, Merenwen rêvait. Mais ce n'était pas de petits rêves innocents, loin de là ... Elle voyait de choses étranges, obscures même, dont elle ne comprenait pas forcément la signification. Ce n'était qu'une enfant, et elle connaissait si peu de chose de la vie. Un destin incroyable l'attendait déjà, et elle n'en était pas consciente. Elle allait devenir une guerrière et se battre pour son clan. Bien que cela parassait louable et compréhensible, Meren voyait cela d'un mauvais oeil. Ce genre de chose ne l'intéressait que trop peu. Elle n'avait jamais eu une arme entre les mains, et frissonnait à cette simple idée. Pourquoi décidait-on toujours à sa place ? Avait-elle choisi d'être elfe abandonnée ? Avait-elle choisi d'avoir un don si prononcé ? Bien sûr que non !

L'air se rafraîchit soudainement, l'automne approchait à grand pas, balayant les restes d'été de son souffle frais et lancinant. Les feuilles avaient déjà commencé à tomber, et le ciel s'assombrissait souvent dans la journée. La nuit tombait plus tôt, les jours raccourcissaient.
La fraîcheur de cet instant, réveilla l'enfant, l'arrachant à sa torpeur. Elle ouvrit ses petits yeux verrons, et observa d'un air inquiet ce qui se passait autour d'elle. Il faisait froid, et les feuilles mortes, tombant ça et là, l'entouraient de toutes parts. Elle frissonna. Quand, soudain, elle vit une forme, un corps, un être ... de son espèce. Elle écarquilla ses yeux et réveilla son chaton. La forme se dessinait avec de plus en plus de précision ; c'était une jeune fille, peut-être du même âge que Meren.

Elle aurait voulu l'apostropher, crier quelque chose, mais elle en était bien incapable, muette, enfermée dans un étrange mutisme ...
Elle soupira, et se releva non sans difficultés. Là, elle se saisit du chaton. Elle avança de quelques pas, jusqu'à arriver à quelques mètres de la jeune fille, deux tout au plus ...